Academia.eduAcademia.edu
155 Revue du Centre Archéologique du Var LES POIDS DE PESÉE EN PIERRE D ’ É P O Q U E R O M A I N E D A N S L E D É PA R T E M E N T D U VA R Yvon LEMOINE1 et Yves ROCA2 avec la collaboration de Claude ARNAUD3 Cette étude-inventaire dresse une liste non exhaustive de 26 poids en pierre découverts dans le département du Var. Leur examen permet de compléter nos connaissances sur les pratiques liées aux échanges commerciaux durant l’époque romaine. 1. L es poids de pe sé e La normalisation des poids et des mesures est considérée comme un processus universel qui sert de fondement à l’économie des civilisations de la plus haute Antiquité à aujourd’hui.1 2 3 En ce qui concerne l’époque romaine, l’unité de base du commerce est la livre romaine (libra). Elle s’inscrit dans le système pondéral duodécimal en vogue jusqu’au VIIIe siècle où Charlemagne unifia la monnaie, les poids et les mesures4. D’un poids théorique de 327 gr, la livre romaine comporte des sous-multiples de 12 onces de 27,3 gr5. La numération pondérale des multiples de la livre est désignée comme suit : dupondius (2 livres), tripondius (3), quadrassis (4), quinquessis (5), sexis (6), septussis (7), octussis (8), nonussis (9), decussis (10), bicessis (20), tricessis (30)… L’utilisation des poids de pesée répond donc à une norme commune des commerçants de l’Empire romain. Utilisés avec des balances à plateaux ou à curseur, les poids servent quotidiennement aux marchands lors des transactions et sont théoriquement fiables, même si on 1- Département du Var. 2-Centre Archéologique du Var. 3- Association d’Histoire Populaire Tourvaine. 4- Parmentier 2017 : « Les mesures de Charlemagne relatives à la monnaie font suite aux réformes mises en œuvre par Pépin le Bref. Par l’édition du capitulaire de Francfort en 794, l’application de sa réforme fit alors disparaître les anciennes unités romaines, laissant place à la livre carolingienne qui devint l’unité monétaire officielle. Celle-ci se divisait en 20 sous de 12 deniers, et valait donc 240 deniers. La masse de la livre romaine était de 12 onces, celle de la livre carolingienne de 15. » 5- Marquet, Marquet 1970, 38 ; Souq 1989, 375. Pour mémoire une once (uncia) équivaut à 27,25 gr, deux onces (sextans) à 54,50 gr, trois onces (quadrans) à 81,75 gr, quatre onces (triens) à 109 gr, cinq onces (quincux) à 136,25 gr, six onces (semis) à 163,50 gr, sept onces (septunx) à 190,75 gr, huit onces (bes) à 218 gr, neuf onces (dodrans) à 245,25 gr, dix onces (dextans) à 272,50 gr, onze onces (deunx) à 299,75 gr et enfin douze onces équivaut à une livre (libra), soit 327 gr. observe souvent une légère marge d’erreur en défaveur de l’acheteur. C. Berrendonner (2009, 370) note à ce propos : « Dans le cadre des communautés locales, la certification par les autorités publiques des poids et mesures semble avoir principalement visé à assurer un bon fonctionnement des échanges, c’est-à-dire à garantir au client la quantité de marchandise qu’il avait payée. Les instruments de mesure contrôlés par les édiles romains et les questeurs provinciaux paraissent avoir eu la même destination. À l’échelle de la péninsule italienne et des provinces du peuple, la surveillance exercée par les instances locales sur les transactions commerciales était donc directement concurrencée par les compétences des magistrats romains. Cette tendance s’accentua peut-être dans le courant du IIe siècle, s’il faut bien rapporter au règne de Marc Aurèle une tentative pour diffuser des poids-étalons à l’échelle de l’Empire. Pour leur part, les pondera contrôlés au temple des Dioscures à Rome et les tables de mesures mises en place par certains gouverneurs de provinces exprimeraient l’emprise de l’administration impériale sur les territoires contrôlés par Rome. C’est donc dans l’ensemble l’image d’un pouvoir central très présent qui ressort du dossier des poids et mesures ». En ce qui concerne les découvertes archéologiques dans le département du Var, la très grande majorité des poids de pesée est confectionnée en plomb6. Véritables témoignages 6- Essentiellement découverts dans le chef-lieu de la civitas de Forum Julii [Fréjus : Clos de la Tour (CAG 83/3), terrain Valmier (Lemoine 2009, 120), École des Poiriers (Lemoine 2015), Îlot Camelin (Lemoine 2017, 35), ces artefacts participaient aux importants échanges commerciaux favorisés par les routes marchandes maritimes et terrestres (voie Aurélienne) qui passaient par la colonie. Dans le territoire de la civitas de Forum Julii quelques sites ont livré des poids de pesée en plomb : l’agglomération secondaire de Forum Voconii au Cannet-des-Maures [de nombreux poids en plomb ont été découverts lors des différentes fouilles archéologiques au lieu-dit Les Blaïs (19992005)], l’agglomération rurale du Bertoire à Pignans (CAG 83/2, 92, 8*), la villa agricole de La Clemensanne à Taradeau (ibid., 134, 6*). Au centre-ouest et nord-ouest du Département du Var dans la civitas d’Aix-en-Provence des poids en plomb sont connus dans les villae agricoles de Gigery à Barjols (Lemoine 2008, 678), de Fontcouverte à Bras (ibid., 681), de Cantarelle à Brue-Auriac (ibid., 683), à Sceaux à Saint-Maximin (Roca 2017b, 24) ou encore à l’habitat de Béouvet à Correns (Lemoine 2008, 84). De la même manière dans la civitas d’Arles les découvertes de poids en plomb sont attestées dans la villa rustica de La Philippe à La Crau (CAG 83/1, 047, 2*), de la villa maritima des Baumelles à Saint-Cyr-sur-Mer (CAG 83/2, 112, 18*) ou encore dans la collection Fiessinger de Six-Fours-les-Plages (ibid., 129, 10*). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 156 Yvon Lemoine, Yves Roca archéologiques du petit négoce, ils l’illustration des balances de grande présentent des formes variées (tronc dimension en rapport direct avec les de cône à base ronde ou elliptique, poids de pesée en pierre, on peut citer sphère décalottée, parallélépipède…) plusieurs scènes de nature et d’origine obtenues par moulage et des différente qui nous renseignent sur surfaces irrégulières. Ils offrent leur morphologie et leur utilisation des correspondances pondérales essentiellement basée sur le négoce de multiples de l’once qui permettent de lingots métalliques : les rattacher clairement au système - une mosaïque découverte à Sousse duodécimal romain. Les matériaux (Tunisie) dans une tombe de la pesés en petite quantité, oscillant entre première moitié du III e s. apr. J.-C., aujourd’hui conservée au musée une once et douze onces, étaient très national du Bardo de Tunis, montre majoritairement négociés avec des une grande balance à fléau suspendue poids en plomb. Plus rarement, les par une chèvre tripode utilisée lors transactions pouvaient se faire avec du déchargement d’un navire. Deux des petits poids en pierre comme en dockers débarquent la cargaison auprès témoigne l’exemplaire ici recensé au de deux contrôleurs de pesée9. Le poids terrain Valmier à Fréjus. Taillée dans de couleur grise est posé sur un plateau de la serpentine en forme de tonnelet, carré à bout de bras par le vérificateur la valeur de ce poids est matérialisée vêtu d’un habit blanc à bandes rouges. par trois points marqués en creux sur La nature des denrées transportées la face supérieure7. Malgré de très nombreuses découvertes est sujette à caution : P. Gauckler de balances métalliques (fléau, (Gauckler, Poinssot, Merlin 1897, A6, chaînette de suspension, plateau, 10) y voit des lattes de bois alors que curseur, poids), les témoignages L. Foucher 10 identifie des barres de plomb. L’emploi de tesselles de teinte iconographiques antiques illustrant les scènes de pesées sont rares. On Fig. 1 : stèle funéraire de Soulosse (Moselle) et jaune-ocre renverrait soit à des pièces citera notamment la stèle funéraire conservée au musée de Metz (d’après RBR VI, 4846). de bois, soit à des lingots oblongs métalliques (fig. 2) ; de Soulosse (Moselle)8 conservée au musée de Metz où l’on identifie un couple de marchands - un relief mettant en scène trois étapes du travail d’un mettant en avant leur instrument de travail, une petite chaudronnier découvert à Pompéi (enseigne de boutique balance (métallique ?) à plateau (fig. 1). En ce qui concerne ou relief funéraire ?) et conservé au musée archéologique Fig. 2 : mosaïque découver te à Sousse (Tunisie) et conservée au musée national du Bardo de Tunis (d’après Basch 1987). 7- Lemoine 2009, 120 : voir parallèle dans la note 14 à Marseille en bordure de l’île du Planier. 8- RBR VI, 4846. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 9- Dunbabin 1978, 270, n° 21, avec fig. pl. 121, 126 et 138 ; Basch 1987 ; Mastino 1990, 19, fig. 1. 10- Foucher 1957, 16, fig. 8 ; Foucher 1960, 77-78, n° 57.169, pl. XLVI, a. Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var 157 Fig. 3 : relief découver t à Pompéi et conservé au musée archéologique de Naples (©MANN, inv. n° 111482. Cl. N. Monteix). de Naples11. À gauche, on y voit la pesée du métal sur le plateau d’une imposante balance à fléau massif suspendue au plafond de l’atelier par des chaînes. Au centre et à droite, on distingue le chaudronnier lors de la mise en forme du métal puis le travail de façonnage avant la vente de récipients métalliques à l’échoppe (fig. 3) ; - une stèle funéraire découverte à Augst (Suisse) et conservée au musée de Bâle. Elle montre, dans un cadre disposé sous le cartouche sur lequel se dresse le buste du défunt (négociant en métal ?), « une balance dont l’un des fléaux est probablement chargé de bois et l’autre d’un poids en pierre. D’autres poids sont posés au sol ; l’un d’eux est reconnaissable à l’anneau qui servait à le soulever. Le milieu du bas-relief est occupé par des objets entassés, de forme rectangulaire, qui pourraient aussi représenter du bois » 12 (fig. 4) ; - une stèle funéraire mise au jour à Neumagen (Allemagne) et conservée au musée provincial de Trèves est ornée sur l’un de ses petits côtés d’une scène de pesée de marchandise sur une balance de grande taille. On distingue un homme à tunique courte portant un tablier et pesant un ballot dont le contenu n’est pas identifiable. Il lève le bras pour faire coulisser un poids piriforme à 11- Inv. n° 6575 : MAN 1994, 256. 12- RBR VII, 5478. anse de suspension coulissant sur le fléau. D’après E. Espérandieu, il appartiendrait au mausolée d’un riche négociant trévire13 (fig. 5). 2 . L es p o i d s en p i erre Les poids de pesée en pierre (marbre, granit, calcaire, grès pour le département du Var) sont répartis en deux catégories : marqués14 et non-marqués15. Ceux qui étaient inscrits portaient le poids en livres gravé en chiffres romains sur la face supérieure. Les indications de poids du corpus varois oscillent entre 3 onces et 113 livres, soit entre 80 gr et 37 kg. Le poids marqué XIII découvert à Fox-Amphoux livre le plus fort poids, soit plus de 35 kg équivalents à 107 livres romaines (marqué 113 livres). 13- RBR VII, 5155. 14- Un cas particulier d’un poids découvert sur une épave proche de l’île du Planier à Marseille a livré un dispositif de marquage par fixation de clous de cuivre comptant chacun pour une once ainsi qu’avec la lettre « S » indiquant une demi-livre (Benoît 1962, 153). Sur ce point, A.-M. et L. Marquet (1970, 43) remarquent que les chiffres n’étaient pas toujours gravés mais souvent peints. Des lettres, autres que le « S » peuvent également accompagner les chiffres sans avoir une fonction numérale, comme le « P. » pour « Pondo ». Ce marquage pouvait également correspondre aux initiales du propriétaire (possible cas de certains poids d’Aquilée conservés au Musée de Trieste (fig. 6) où deux exemplaires portent les lettres CME et ME) mais également à la validation de l’autorité depuis un poids-étalon officiel (Berrendonner 2009 ; Gatier 2014, 134-135). 15- Le chiffrage peint sur pierre ne saurait être exclu. À défaut de traces visibles à l’œil, l’examen sous lumière en ultraviolet doit être privilégié. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 158 Yvon Lemoine, Yves Roca Fig. 5 : stèle funéraire mise au jour à Neumagen (Allemagne) et conservée au musée provincial de Trèves (© GDKE/Rheinisches Landesmuseum Trier. Cl. Th. Zühmer). 26 poids en pierre inscrits ou non ont été recensés dans la présente étude. Avec ou sans inscriptions, certains poids sont de simples galets bruts ou aménagés, d’autres des pierres façonnées, le plus fréquemment, en forme de barillet dont le fond aplani assure la stabilité. Ils peuvent parfois être munis d’anses métalliques afin d’être suspendus au dispositif de pesée, ou simplement transportés. Ils peuvent également comporter des logements pour y couler du plomb afin de tarer plus précisément la masse. La seule possibilité d’identification pour les éléments anépigraphes reste la pesée même si l’on observe, malgré des bris accidentels, dans la très grande majorité des cas une marge d’erreur en faveur du vendeur. En ce qui concerne les exemplaires étudiés ici, cette marge oscille entre 1 et 6 % de la masse théorique. Du point de vue de la répartition spatiale (fig. 7) (à l’exception des poids mentionnés anciennement), trois sites se distinguent clairement en fonction du nombre d’occurrences. Tout d’abord les deux plaques tournantes portuaires de l’économie locale qui livrent logiquement de nombreux poids de pesée, à savoir 8 exemplaires à Forum Julii (fig. 8) et 3 à Telo Martius (fig. 9). Ensuite, on dénombre 5 poids dans l’agglomération secondaire du Logis à Fox-Amphoux (fig. 10 et 14), site à vocation artisanale et religieuse (sanctuaire de Clastre). En marge de ces trois sites économiques importants, on connaît également des découvertes isolées 16 dans l’agglomération secondaire de Forum Voconii au Cannetdes-Maures (fig. 11) ou sur plusieurs villae rusticae [La Roquette aux Arcs-sur-Argens, La Lieue et Ramatuelle à Brignoles (fig. 12), ou encore Les Carmes à SeillonsSource-d’Argens (fig. 13)]. Fig. 4 : stèle funéraire découver te à Augst (Suisse) et conservée au musée de Bâle (© Augusta Raurica). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 16- Les pièces décrites ici ne représentent logiquement qu’une infime partie de ceux existants. D’autres sont sans doute passées inaperçues parce que difficiles à interpréter ou considérés comme une vulgaire pierre ouvragée. Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var 159 Fig. 6 : poids d’Aquilée conservés au Musée de Trieste. En haut : deux exemplaires por tent les lettres CME et ME . En bas : vue d’ensemble de plusieurs éléments dans le jardin du musée (cl. M. Feugère, DAO C. Arnaud). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 160 Yvon Lemoine, Yves Roca Fig. 7 : répar tition des lieux de provenances dans le dépar tement du Var. a Fig. 9 : poids en pierre issus de Telo Martius. a : Besagne-Dutasta, inv. n° 7 ; b : L’Équerre, inv. n° 11 (cl. Y. Roca, DAO C. Arnaud). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 b 161 Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var a b d c e f g Fig. 8 : poids en pierre de Forum Julii. a : espace Valmier, inv. n° 1 (cl. Y. Roca, DAO C. Arnaud) ; b : Îlot Camelin, inv. n° 9 (cl. P. Excoffon, DAO S. Peyri). c : Îlot Camelin, inv. n° 14 (cl. P. Excoffon, DAO S. Peyri) ; d : rue des Tombades, inv. n° 13 (cl. Y. Lemoine, DAO C. Arnaud). e : Cathédrale, inv. n° 16 (cl. A. Conte, DAO C. Arnaud). f : École des Poiriers, inv. n° 19 (cl. P. Excoffon). g : provenance indéterminée, Musée archéologique de Fréjus, inv. n° 00.1.198, inv. n° 21 (cl. Y. Lemoine, DAO C. Arnaud). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 162 Yvon Lemoine, Yves Roca a c b Fig. 10 : trois poids inscrits en pierre provenant du site du Logis-Clastre de Fox-Amphoux, inv. n° 6, 8 et 12 (cl. A. Conte, DAO C. Arnaud). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var Fig. 11 : poids en pierre découver t dans l’agglomération secondaire des Blaïs au Cannet-des-Maures, inv. n° 22 (cl. M. Borréani, DAO C. Arnaud). Fox-Amphoux, un poids pour 113 librae (?) (fig. 14) Mis au jour dans une zone d’habitations et d’exploitations à Clastre, ce poids d’une masse actuelle de 35,100 kg, soit 107 livres romaines, a sur sa face supérieure le chiffre XIII17 inscrit pour indiquer sa valeur théorique de 37 (ou 36,600) kg mais la lettre C pour 100 qui aurait dû se trouver en début d’inscription est absente. Cette pratique est reconnue notamment sur les fléaux de balances sur lesquels les unités sont inscrites et les dizaines sous-entendues (Legros, Blondiau 2003). Peut-être que pour ce poids, cette 17- Il est à noter la forme possible en “L” de la troisième barre du chiffre. Serions-nous alors en présence de la lettre “L” pour librae et non du chiffre 1 ? La marge d’erreur pour [C]XII[L] serait alors de 4 % et non 5 % avec [C]XIII. 163 précision n’était également pas nécessaire, l’imposant volume de l’objet ne pouvant pas porter à confusion. Le défaut de 6 (ou 5 dans l’hypothèse d’un « L ») livres serait en faveur du vendeur si cet exemplaire a été utilisé pour des négoces possibles en boucherie comme en attestent les témoins d’une activité d’élevage relevés dans les zones fouillées (Boyer 1968, 38). R. Boyer mentionne également dans le sondage XVII H la présence d’un autre poids de calcaire gris bleuté, en forme de tonnelet de petite taille, d’une hauteur de 65 mm et d’un diamètre moyen de 90 mm (ibid., 12). À proximité immédiate du secteur d’où provient le poids de 107 livres (inscrit 113 livres), dans l’habitat groupé du lieu-dit de Le Logis, des indices de présence d’un éventuel four de verrier ont été relevés (Boyer 1967, 26 ; Gallia 1971, 448 ; Pasqualini 1993, 113), notamment des débris de charbons et d’abondants fragments de coulées de verre et d’argile rubéfiée. Un très hypothétique lien peut être proposé pour la pesée de blocs de verre bruts 18. Plus à l’est, au Hameau d’Amphoux, a également été découvert un atelier de potier, en activité entre le 2e quart du Ier siècle et le milieu du IIe siècle de notre ère, qui associait deux fours et probablement un troisième (Michel 2009). Le matériel produit sur place comprend du mobilier domestique constitué de céramiques communes culinaires, coupes et coupelles diverses, de mortiers, de pots et de grands récipients de différentes tailles ainsi que des pots horticoles et disques perforés au centre pouvant être utilisés comme pesons de tisserand. Des matériaux de construction, tuiles plates et rondes, briques, tuyaux ou antéfixes ont également été découverts. Au nord-ouest, au lieu-dit Le Petit Rougier, des indices de présence de four de tuilier et d’un probable gisement de terre argileuse ont été constatés19. La pesée d’argile par les artisans potiers fait encore partie des principales étapes de fabrication. 113 (ou 112 ?) livres pourraient éventuellement correspondre à la masse de terre crue utile à la confection d’une série de certains artefacts attestés à Fox-Amphoux (céramiques, amphores, tegulae, imbrices, antéfixes, pesons…). Les hypothèses ici exposées ne sont évidemment pas exhaustives mais constituent les modestes premiers jalons d’une considération économique méconnue. 18- La pesée de blocs de verre brut importés pourrait être envisageable. Ainsi, l’épave Ouest Embiez 1 (Six-Fours-les-Plages) a livré des blocs dont les plus importants peuvent atteindre jusqu’à 25 kg (Fontaine, Foy 2007). 19- Renseignements Jean-Marie Michel. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 164 Yvon Lemoine, Yves Roca b a c Fig. 12 : poids en pierre provenant de sites de Brignoles. a : La Lieue, inv. n° 18 (cl. R. Boyer, 1962) ; b et c : Ramatuelle, inv. n° 3 et 10 (cl. M. Borréani, DAO C. Arnaud). 3. Usage éc onomique Le corpus des poids inscrits en pierre du département du Var oscille entre 3 onces et 113 livres romaines, soit entre 80 gr et 37 kg. Les poids en pierre retrouvés dans les ports de commerce de Forum Julii et de Telo Martius renvoient logiquement à des activités marchandes polymorphes. Ces deux ports constituaient de véritables espaces de redistribution des matières premières et transformées. À l’inverse, les sites ruraux qui ont livré des poids inscrits sont rares et répondent plutôt à un usage limité dont les témoignages archéologiques sporadiques d’activités marchandes (présence d’un pressoir ou d’un four) rendent toute association hasardeuse mais potentielle. Ainsi, les sites des Blaïs-Forum Voconii au Cannet-des-Maures (Martos Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 et al. 2000, fig. 61, n° 2), de La Lieue à Brignoles (AgustaBoularot, Borréani 2011, 271) et des Carmes à Seillons Source d’Argens (Roca, Michel 2015 ; Roca 2017a) ont livré des vestiges de productions agricoles (contrepoids/ pressoirs). Dans ce contexte, il paraîtrait évident d’y voir clairement la preuve matérielle de formes de négoce mais trop aléatoire et non fondé pour en déduire un témoignage direct de vente par l’intermédiaire des poids découverts sur ces sites. Ces poids pouvaient servir à la pesée de nombreuses matières premières brutes ou transformées, de denrées alimentaires en gros ou au détail ou de produits manufacturés tels que : - ressources agricoles transformées (vin, huile) et négociées en contenants (amphores, tonneaux, outres…). Les inscriptions peintes sur amphores vinaires de Gaule Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var 165 Fig. 13 : poids inscrit en pierre de Les Carmes à Seillons-Source-d’Argens, inv. n° 17 (cl. Y. Roca, DAO C. Arnaud). Narbonnaise sont rares. Fanette Laubenheimer écrit à ce propos : « on reconnaîtra sans doute un poids, pour un nombre dont l’unité n’est pas indiquée mais qui oscille entre 53 et 61 (livres probablement) » (Laubenheimer 2004, 164). La revente du contenu des amphores au détail pourrait correspondre à des pratiques commerciales de pesée par l’intermédiaire de poids en pierre ; - ressources agricoles brutes (bois, céréales, olives). La mosaïque de Sousse et la stèle d’Augst décrites en introduction illustrent et témoignent de la pesée de pièces de bois sur des balances de grande dimension. Le processus commercial de contrôle par les mensores frumentarii est bien documenté pour l’Urbs. L’article de synthèse de M. Cébeillac-Gervasoni renseigne clairement le protocole de la pesée à réception des céréales avant le stockage dans les horrea d’Ostie ayant transité par voies maritimes depuis les pays producteurs « jusqu’aux balances des peseurs à Rome qui fournissaient aux boulangers leur matière première » (Cébeillac-Gervasoni 1994, 48). Ainsi, l’emploi des poids de pesée en pierre pour le commerce de ressources agricoles doit être considéré comme un usage prépondérant ; - ressources forestières brutes (liège, poix) ; - exploitation de minerais (plomb argentifère, cuivre et fer). Les représentations figurées décrites ci-dessus et découvertes en différents points de l’Empire (Sousse, Pompéi, Augst ou encore Neumagen) renvoient au négoce 0 20 cm Fig. 14 : poids inscrit en pierre découver t à Clastre à Fox-Amphoux, inv. n° 23 (cl. A. Conte, DAO C. Arnaud). ou à l’utilisation des métaux à travers des balances de pesées de grand module dont les poids ici étudiés pourraient trouver un usage hypothétique ; - ressources d’élevage (bovidés, équidés, porcs, ovicaprinés, volailles…)20. - ressources marines (poissons, salaisons de poissons, sel, murex…). Rares sont les mentions qui témoignent 20- Le négoce et/ou la consommation de pièces de boucherie est attesté sur le site de Clastre à Fox-Amphoux comme en témoignent les nombreux ossements de mammifères, dont certains présentent des traces de débitage (Boyer 1968, 38). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 166 Yvon Lemoine, Yves Roca Provenance (par masse croissante) Site/Lieu-dit (type d’occupation) [Responsable d’opération et année de découverte] Identification Marquage Livres pour les poids non insrits 1 Fréjus Espace Valmier (Siège d’associationSchola ?) [M. Pasqualini, 2008] Barillet à deux faces planes 3 onces marquées par points creusés . . . [3 onces] 2 Saint-Cyr-sur-Mer Villa des Baumelles (Villa maritime) Poids I? 3 Brignoles Barillet ; creusement central sur les deux faces planes 4 Fox-Amphoux Ramatuelle (Villa avec thermes) [M. Borréani 2016] Le Logis (Habitat groupé) [R. Boyer, 1968] 5 Hyères Les Nécropoles/Almanarre Poids de forme circulaire P.VII (« sept livres et demie » d’après G. de Bonstetten) 6 Fox-Amphoux Le Logis (Habitat groupé) [R. Boyer, 1967] Galet ébréché X [10] 7 Toulon Besagne-Dutasta (Espace portuaire de Telo Martius) [J.-P. Brun et al. 1987-1988] Galet VIIII [9] 8 Fox-Amphoux Le Logis (Habitat groupé) [R. Boyer, 1967] 9 Fréjus Îlot Camelin (Quartier urbain) [P. Excoffon, 2013], US523 10 Brignoles 11 Toulon 12 Fox-Amphoux Le Logis (Habitat groupé) [R. Boyer, 1967] Galet ébréché XVIII [18] Fréjus Rue des Tombades et rue Lacépède (zone urbaine d’habitats et commerces) [A. Dumont, J.-M. Michel, 2008] Barillet à deux faces planes XVIII [18] 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 Ramatuelle (Villa avec thermes) [M. Borréani 2016] L’Equerre (À proximité de l’espace portuaire de Telo Martius) [M. Borréani, 1993] 2 Barillet Galet (deux faces planes parallèles, une extrémité ébréchée, a servi de pierre à aiguiser) Barillet oblong à deux faces planes muni d’une anse de suspension disparue Poids trapézoïdal muni d’une anse de suspension disparue V.IIII [9] 9 11 Galet 11 Barillet à deux faces planes muni d’une anse de suspension disparue en alliages ferreux scellée au plomb Fréjus ? Sans localisation précise Galet Barillet à deux faces planes muni Cathédrale Fréjus d’une anse de suspension en alliages XXX [30] [P.-A. Février, M. Fixot, 1981-1982] ferreux scellée au plomb Les Carmes (Habitat avec pressoir du Galet brisé à la base et façonné sur Seillons-Source-d’Argens XXV [25] Haut Empire) [Y. Roca, 2017] le dessus Galet muni d’une anse de La Lieue/La Margillière (Habitat avec suspension scéllée au plomb Brignoles pressoir à huile et four de tuilier) XXX [30] disparue ; sur la face inférieure, [G. Bérard, 1962] plomb de tarage (?) École Les Poiriers (zone urbaine de Fréjus commerces de la phase 3a : 175-220 Parallélépipède (scellé dans un mur) XXXVIII [38] apr. J.-C.) [P. Excoffon, 2009] Magnaque (tombe Moyen Âge à Toulon proximité de l’espace portuaire de Telo Galet XXXXVIII [48] Martius) Barillet à deux faces planes muni Fréjus ? Sans localisation précise d’une anse de suspension disparue Les Blaïs (agglomération secondaire Barillet oblong à deux faces planes Cannet-des-Maures (Le) de Forum Voconii) muni d’une anse de suspension en [F. Martos, 2000] alliages ferreux scellé au plomb Le Logis (Habitat groupé) [C ?] XIII [113] ou XIIL Fox-Amphoux Barillet à deux faces planes [R. Boyer, 1967] [112 Librae] La Roquette (Villa agricole, état 3E) Arcs-sur-Argens (Les) Poids ? [M. Borréani, 1994] Cogolin Le Font Mourier Poids Fréjus Îlot Camelin (Quartier urbain) [P. Excoffon, 2013], US3001 Gonfaron Gasqui Fig. 15 : tableau récapitulatif par valeur de masse. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 « Poids en pierre » 15 20 50 50 Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var Matériau Masse Masse théorique (en réelle grammes) Serpentine 80 81,9 Marbre / 327,45 Grès 568 655 % marge d’erreur 2% Larg. Prof. Haut. (en (en cm) (en cm) cm) Ø4 3 13 % 8a x 12b 6,5 Boyer 1968, 712 23% [cassure récente] 17,5 Grès permien 2769 2947 6% Ø 15 Quartzite stratifé et ferrugineux 2769 2947 6% 21 Calcaire gris bleuté 2822 2947 Dolomie 3481 3600 3% 13,5 Grès permien 3710 3601 3% Ø 17 Quartzite à ciment calcaire et à minéraux (trias) 5200 5894 12% [cassure récente] 22,5 Calcaire gris bleuté (jurrasique moyen) 5870 5894 0,4 % Serpentine 5900 5894 Grès permien 6400 6549 2% 20,4 Calcaire beige 6400 9823 35% [cassure récente] Ø 22 Quartzite 7300 8186 11% [cassure récente] 23 / 9823 Grès permien 11700 12443 6% Quartzite 15300 15717 3% Porphyre bleu de l’Estérel 16200 16372 1% 24,5 23,8 15,5 Grès permien 16200 16372 1% 28 22 37000 ou 36600 5% Ø 23 / x Ø9 3274 / Lemoine 2009, 120 Borréani 2016 ; Borréani 2017 2514 / Figure 6,5 Quartzite à ciment calcaire et à minéraux (trias) Grès Poids observé lors de l’étude Ø 7,7 2455 Granit Bibliographie CAG 83/2, 18*, 648 [Non retrouvé au musée de Tauroentum et dans les collections du musée Borély de Marseille] / Calcaire gris bleuté 35100 (jurassique moyen) 167 Bonstetten 1873, 8 ; CAG 83/2, 24*, 459 9,5 Boyer 1967, 6, fig. 33 ; CAG 83/1, 8*, 416 x 10b 8 CAG 83/2, 46*, état 8, 804 ; Pasqualini, Brun, Boetto 2014 (référence 5-1003, 434) x 9a 3,2 Boyer 1967, 76, fig. 33 ; CAG 83/1, 8*, 416 x 10a 11 Excoffon, Gaucher, Joncheray à paraître x 8b 10 Borréani 2016 ; Borréani 2017 x 12c 9 Borréani, Brien-Poitevin, Laurier 1993, 35 ; Borréani 1998 ; CAG 83/2, 67*, état 3, 819 x 9b 10 Boyer 1967, 76, fig. 32 ; CAG 83/1, 8*, 416 x 10c Ø 14 13,8 Michel, Dumont, Lemoine 2008, 35 x 8d Ø10 18 Excoffon, Gaucher, Joncheray à paraître x 8c 15 CAG 83/3, 183* (Musée archéologique de Fréjus) 11,5 Inédit x 8e 16 10 Roca 2017a, 149-151 x 13 22 16 12 CAG 83/1, 15*, 267 21 15 16 Lemoine 2015, 484-485 13,5 15 15 12,5 18,5 11,1 12a x 8f CAG 83/3, 183* (Musée archéologique de Fréjus, inv. n°75.05.13) x 8g 12 Martos et al. 2000, fig. 61, n°2 x 11 26 Boyer 1967, 75, fig. 31 ; CAG 83/1, 8*, 416 x 14 Benoît 1943, 284-285 ; CAG 83/2, 52*, 805 Borréani 1994, 37 ; CAG 83/1, 13*, 217 [Non retrouvé au dépôt régional des Milles] CAG 83/1, 9*, 343 Renseignement R. Boyer dans Euzennat 1967, 421 Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 168 Yvon Lemoine, Yves Roca Fig. 16 : présentation des poids de pesée par taille. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var 169 Fig. 17 : présentation des poids de pesée par taille. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 170 Yvon Lemoine, Yves Roca du négoce des produits de la mer durant l’Antiquité. On citera la démonstration d’E. Botte (Botte 2009, 130 et 157) qui montre que certaines amphores à salaisons de poissons de type Dressel 21-22 contenaient, d’après leur inscription peinte, entre 16,67 et 27,96 kg de garum. Outre les mentions liées au transport et au négoce du contenu de l’amphore sur tituli picti, la revente au poids de ce type de produit transformé nécessitait de distribuer des fractions du contenu initial qui pourrait aisément convenir à des poids en pierre ; - artisanat (céramiques, amphores, tuiles, chaux, verre brut…). La pesée d’argile par les potiers fait partie des principales étapes de fabrication. Le cas du poids de 113 livres de Fox-Amphoux offre de possibles interprétations. L’étude expérimentale sur la fabrication d’amphores Dressel 1b menée par Pierre-Alain Capt, potierarchéocéramiste21, nous indique qu’une masse de 32 kg par amphore est nécessaire pour sa fabrication, soit 99 livres romaines. Pour des amphores gauloises G4, le besoin serait de 15 kg (Laubenheimer, Gisbert Santonja 2001, 37), soit 46 livres romaines. Pour les tegulae, où il n’existe pas une standardisation de mesure, la marge d’erreur pour ce poids n’aurait que peu d’incidences a contrario avec la confection d’amphores. Une taille moyenne des tuiles de 35 x 45 cm 21- Archéocéramique, Ars Cretariae : https://arscretariae-archeoceramique.blogspot. com/p/amphores.html. (Mallet 2006 ; Chauffin 1956) et une masse de 10 kg d’argile crue, soit 30,50 livres romaines pour la réalisation d’un exemplaire semble théoriquement acceptable. Le poids de 113 livres découvert à Fox-Amphoux aurait pu potentiellement correspondre à la masse de terre nécessaire à la fabrication de 3 ou 4 tuiles. 4 . Co n cl u s i o n Les vingt-six poids en pierre ici présentés, dont treize inscrits, pèsent entre 3 onces et 113 livres romaines. Ils étaient utilisés sur des balances polyvalentes de grande dimension et étaient donc complémentaires des traditionnelles balances « à la romaine » employées pour le petit négoce à l’aide de poids en plomb, souvent sous-multiples de la livre. Ces poids calibrés occupaient une place particulière dans l’économie romaine, que ce soit dans les ports de commerce (Fréjus, Toulon), à Fox-Amphoux (agglomération à vocation religieuse et économique) ou dans les établissements agricoles ruraux. Les marchandises (matières premières brutes ou transformées, denrées alimentaires en gros ou au détail ou produits manufacturés) y étaient ainsi échangées dans un cadre pondéral réglementaire commun aux habitants de l’Empire romain. Bibliographie Agusta-Boularot, Borréani 2011 : AGUSTA-BOULAROT (S.), BORRÉANI (M.) — Deux inscriptions religieuses inédites de l’antique territoire d’Aquae Sextiae (Aix-en-Provence), Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 2011, pp. 265-272. Bataille 1989 : BATAILLE (G.) — Étude sur une série de poids gallo-romains de la région d’Orange (Vaucluse). 1989, 99 p. Basch 1987 : BASCH (L.) — Le musée imaginaire de la marine antique (MIMA). Athènes, 1987, pp. 480-486, n° 1106. Benoît 1943 : BENOÎT (F.) — Sépultures sous tuiles. Gallia, 1, 1943, pp. 282-285. Benoît 1962 : BENOÎT (F.) — Nouvelles épaves de Provence (III). Gallia, 20, 1962, pp. 147-176. Berrendonner 2009 : C. BERRENDONNER (C.) — La surveillance des poids et mesures par les autorités romaines : l’apport de la documentation épigraphique latine. Cahiers du Centre Gustave Glotz, 20, 2009, pp. 351-370. Bonstetten 1873 : DE BONSTETTEN (G.) — Carte archéologique du département du Var (époques gauloise et romaine), accompagnée d’un texte explicatif. Toulon, 1873, 40 p. Borréani 1994 : BORRÉANI (M.) — Les Arcs-sur-Argens, La Roquette. Bilan scientifique. SRA/DRAC PACA, Aix-enProvence, 1994, pp. 181-182. Borréani, 1998 : BORRÉANI (M.) — Toulon (Telo Martius) : les aménagements portuaires antiques de l’îlot de l’Équerre. ASSNATV, 50, 1998, pp. 171-183. Borréani 2016 : BORRÉANI (M.) — Brignoles, domaine de Ramatuelle, fouille préventive nécessitée par l’urgence absolue d’un établissement du Haut Empire avec thermes (Service archéologique du département du Var, responsable d’opération : Marc Borréani). Rapport final d’opération, Fréjus, 2016 (Archives Service archéologique du département du Var). Borréani 2017 : BORRÉANI (M.) — Brignoles, Ramatuelle. Bilan Scientifique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur 2016. Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Générale des Patrimoines sous-direction de l’archéologie, Aix-en-Provence, avril 2017, pp. 145. Borréani, Brien-Poitevin, Laurier 1993 : BORRÉANI (M.), BRIEN-POITEVIN (F.), LAURIER (F.) — Toulon, Fouilles de l’Îlot de l’Équerre. Revue du Centre Archéologique du Var, 1993, p. 35. Botte 2009 : BOTTE (E.) — Salaisons et sauces de poissons en Italie du Sud et en Sicile durant l’Antiquité. Centre Jean Bérard/CNRS, Naples, 2009, 229 p. (Collection du Centre Jean Bérard, 31). Boyer 1967 : BOYER (R.) — Fouilles gallo-romaines du Logis à Fox-Amphoux (Var). Rapport de fouille, 1967, 50 p., 73 pl. (Archives SRA DRAC-PACA). Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 Les poids de pesée en pierre d’époque romaine dans le département du Var 171 Boyer 1968 : BOYER (R.) — Fouilles gallo-romaines de Clastre à Fox-Amphoux (Var). Rapport de fouille, 1968, 75 p., 42 pl. (Archives SRA DRAC-PACA). CAG 83/1 et 83/2 : BRUN (J.-P.), BORRÉANI (M.) (coll.) — Carte archéologique de la Gaule 83/1 et 83/2. Le Var. Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 1999. CAG 83/3 : GÉBARA (Ch.), DIGELMAN (P.) (COLL.), LEMOINE (Y.) (coll.) — Carte archéologique de la Gaule 83.3 : Fréjus. Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 2013. Cébeillac-Gervasoni 1994 : CÉBEILLAC-GERVASONI (M.) — Ostie et le blé au IIe s. apr. J.-C. Le Ravitaillement en blé de Rome et des centres urbains des débuts de la République jusqu’au Haut Empire. In : Actes du colloque international de Naples, 14-16 Février 1991. École Française de Rome, Rome, 1994, pp. 47-59. Chauffin 1956 : CHAUFFIN (J.) — Les tuiles gallo-romaines du Bas-Dauphiné. Gallia, 14.1, 1956, pp. 81-88. Dunbabin 1978 : DUNBABIN (K. M. D.) — The Mosaics of Roman North Africa. Studies in Iconography and Patronage. Oxford, 1978, p. 270, n° 21, avec fig. pl. 121, p. 126 et 138. Euzennat 1967 : EUZENNAT (M.) — Provence-Côte d’Azur-Corse (région sud). Gallia, 25, 2, 1967. pp. 397-435. Excoffon, Gaucher, Joncheray à paraître : EXCOFFON (P.), GAUCHER (G.), JONCHERAY (C.) — L’Îlot Camelin, Rapport de fouille. Archéologie Préventive, à paraître. Fontaine, Foy 2007 : FONTAINE (S.), FOY (D.) — L’épave Ouest Embiez 1, Var. Le commerce maritime du verre brut et manufacturé en Méditerranée occidentale dans l’Antiquité. Revue archéologique de Narbonnaise, 40, 2007, pp. 235-265. Foucher 1957 : FOUCHER (L.) — Navires et barques figurés sur des mosaïques découvertes à Sousse et aux environs. Tunis, 1957. Foucher 1960 : FOUCHER (L.) — Inventaire des mosaïques, feuille no. 57 de l’Atlas archéologique, Sousse. Tunis, 1960. Gallia 1971 : GOUDINEAU (Ch.) — Circonscription de Côte-d’Azur-Corse. Gallia, 29.2, 1971, pp. 447-466. Gatier 2014 : GATIER (P.L.) — Poids et vie civique du Proche-Orient hellénistique et romain. Dialogues d’histoire ancienne, 2014, Supplément 12, pp. 125-162. Gauckler, Poinssot, Merlin 1897 : GAUCKLER (P.), POINSSOT (M. L.), MERLIN (M. A.) — Description de l’Afrique du Nord. Catalogue du musée Alaoui, Catalogue des musées et collections archéologiques de l’Algérie et de la Tunisie, 7.1, Paris, 1897, A6, p. 10. Laubenheimer, Gisbert Santonja 2001 : LAUBENHEIMER (F.), GISBERT SANTONJA (J. A.) — La standardisation des amphores Gauloise 4, des ateliers de Narbonnaise à la production de Denia (Espagne). In : 20 ans de recherches à Sallèles d’Aude. Colloque des 27-28 septembre 1996 (Sallèles d’Aude). Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité, Besançon, 2001, pp. 33-50 (Collection « ISTA », 760). Laubenheimer 2004 : LAUBENHEIMER (F.) — Inscriptions peintes sur les amphores gauloises. Gallia, 61, 2004. pp. 153-171. Legros, Blondiau 2003 : LEGROS (V.), BLONDIAU (L.) — Une balance gallo-romaine à Pont-de-Metz (Somme, F). Instrumentum, 18, déc. 2003, pp. 21-23. Lemoine 2008 : LEMOINE (Y.) — Petits objets antiques et médiévaux récemment découverts dans le centre-ouest du Var. In : Mélanges offerts à G. Congès et à G. Sauzade. APA, Aix-en-Provence, 2008, pp. 675-696 (supplément 5 au Bulletin Archéologique de Provence). Lemoine 2009 : LEMOINE (Y.) — Le petit mobilier. In : AUJALEU (A.), PASQUALINI (M.), SAVANIER (M.) — Un quartier de Forum Iulii aux Ier-VIe s. apr. J.-C. Quartier des Moulins, ancien terrain Valmier, Fréjus, Var. Revue du Centre Archéologique du Var, 2009, pp. 116-120. Lemoine 2015 : LEMOINE (Y.) — Instrumentum. In : EXCOFFON (P.) (dir.) — École des Poiriers, Fréjus (Var), Rapport final d’opération. 7 volumes, Service Archéologie et Patrimoine, Fréjus, 2015, pp. 484-485. Lemoine 2017 : LEMOINE (Y.) — L’instrumentum métallique. In : EXCOFFON (P.), GAUCHER (G.) (dir.) – Habiter Forum Julii. Catalogue d’exposition, 16 septembre-11 novembre 2017, Service Archéologie et Patrimoine, Fréjus, 2017, pp. 35-38. Mallet 2006 : MALLET (F.) — Les tuiles estampillées de Charny (Seine-et-Marne), Les Champs-de-Choisy. Quelques réflexions sur trois estampilles sur tuiles du IIIe siècle connues en Île-de-France. In : Actes du Congrès de Pézenas. SFECAG, Marseille, 2006, pp. 589-597. MAN 1994 : Il museo Archeologico Nazionale di Napoli. Guide Artistiche Electa Napoli, Naples, 1994, 383 p. Marquet, Marquet 1970 : MARQUET (A.-M.), MARQUET (L.) — Les poids gallo-romains, Forvm, I, 1970, p. 37-44. Martos et al. 2000 : MARTOS (F.) et al. — Les Blaïs- La Trinité. Le Cannet-des-Maures (Var). Campagne de fouille, 2000 (Archives SRA DRAC PACA). Mastino 1990 : MASTINO (A.) — Le Sirti negli scrittori di età augustea. In : L’Afrique dans l’Occident romain (Ier siècle av. J.-C. - IVe siècle apr. J.C.). In : Actes du colloque de Rome (3-5 décembre 1987). École Française de Rome, 1990, pp. 15-48 (Publications de l’École Française de Rome, 134). Michel, Dumont, Lemoine 2008 : MICHEL (J.-M.), DUMONT (A.), LEMOINE (Y.) — Rue des Tombades et Rue Lacépède, à Fréjus (Var). Rapport d’opération, Institut National de Recherches archéologiques Préventives, Service Régional de l’Archéologie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2008. Michel 2009 : MICHEL (J.-M.) — L’atelier de potier antique d’Amphoux (Fox-Amphoux, Var). In : PASQUALINI (M.) (dir.) — Les céramiques communes d’Italie et de Narbonnaise structures de production, typologies et contextes Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172 172 Yvon Lemoine, Yves Roca inédits, IIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle apr. J.-C. Actes du colloque de Naples organisée les 2 et 3 novembre 2006 par l’ACR « Archéologie du territoire national » et le Centre Jean Bérard, Naples 2006. Centre Jean Bérard/CNRS, Naples, 2009 (Collection du Centre Jean Bérard, 30). Pasqualini 1993 : PASQUALINI (M.) — Les céramiques utilitaires locales et importées en Basse-Provence (Ier-IIIe siècles de notre ère) : la vaisselle de table et de cuisine. Thèse de Doctorat, Université de Provence, 1993. Pasqualini, Brun, Boetto 2014 : PASQUALINI (M.), BRUN (J.-P.), BOETTO (G.) — Toulon Besagne Dutasta. Étude en vue d’une publication. Rapport intermédiaire PCR 2010-2012, Fréjus, Toulon, Aix-en-Provence, 2011, p. 428, p. 440, et p. 434. Parmentier 2017 : PARMENTIER (J.) — L’imagerie du pouvoir de Charlemagne à partir d’un denier à son effigie. Bulletin du Cercle d’Études Numismatiques, février 2017. Roca 2017a : ROCA (Y.) — Un poids gallo-romain numéroté en livre. Cahier d’Histoire Populaire Tourvaine, 44, 2017, pp. 149-151. Roca 2017b : ROCA (Y.) — Rapport de prospection au sol 2017, Saint-Maximin la Sainte-Baume, La Plaine et la Villa de Sceaux. Centre Archéologique du Var, 2017 (SRA 2017-285). Roca, Michel 2015 : ROCA (Y.), MICHEL (J.-M.) — Rapport de prospection au sol, Seillons Source d’Argens (83), Saint-Maximin la Sainte-Baume (83) trois sites en limite de Seillons. Centre Archéologique du Var, 2015 (SRA 2015-165). RBR : ESPÉRANDIEU (E.) — Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine. Imprimerie Nationale, Paris, 9 tomes, 1918-1925. Souq 1989 : SOUQ (F.) — Un poids romain inscrit découvert à Brignon (Gard). Revue archéologique de Narbonnaise, 22, 1989, pp. 375-380. Remerciements Nous tenons à remercier le Service Régional de l’Archéologie (Ministère de la Culture et de la Communication, Direction Régionale des Affaires Culturelles - X. Delestre, C. Landuré, L. Bonnabel), le Service Archéologie et Patrimoine de la Ville de Fréjus (P. Excoffon, H. Garcia, J. Bouix, S. Peyri), le Centre Archéologique du Var (M. Valente), le Service archéologique départemental du Var (M. Borréani, A. Conte) pour nous avoir autorisés à publier leurs collections ou résultats de fouilles. L’examen pétrographique de plusieurs pièces a été assuré par S. Giner (Service archéologique départemental du Var). Tous nos chaleureux remerciements à M. Feugère et Y. Manniez pour leur aide, leurs remarques constructives et leur disponibilité toujours très précieuse pour l’avancée de la discipline. Enfin, un amical remerciement à V. Blanc-Bijon pour son aide bibliographique à la mosaïque de Sousse. Revue du CAV – 2017/2018, pp. 155-172